6 MOIS SANS ALCOOL : 10 CHOSES QUE J’AURAIS AIMÉ SAVOIR AVANT DE COMMENCER
#39 👉 Les changements sur la santé, le sommeil, l'énergie. Info ou intox ?
Dans cette édition #0alcool, vous saurez :
✅ 🌿 si c’est + simple de ne pas boire une goutte d’alcool pendant 6 mois (plutôt que diminuer);
✅ 👨🔬si les recommandations françaises de consommation d’alcool sont adaptées (par rapport à nos voisins!);
✅ 📊ce qui se passe dans votre corps lorsque vous arrêtez de boire (scoop : y’a pas que le foie qui va mieux !)
✅ 🍽️ quelles sont les alternatives satisfaisantes et peu sucrées à l’alcool ( 2 guides à télécharger en fin de mail).
👋Hello les nourrissant-e-s,
Bienvenue dans cette édition “0 alcool” assez perso cette fois-ci, mais nécessaire étant donné toutes les questions soulevées !
Le contexte : le 12 mai dernier, je décide d’arrêter de boire de l’alcool sous forme de challenge 30 jours/30 posts sur Instagram : le temps d’explorer les versants sanitaires, politiques, économiques, éducatifs, culturels, de notre rapport à l’alcool. Le + drôle étant ce post, hi hi…
6 mois + tard, j’ai duré sans chercher à tenir. Il est temps d’un premier bilan de cette expérience. Mise à nue + réponse à vos questions + plein de bonus dans cette édition !
Mood de la semaine…
🧞♂️ Calmé ! Gros stress pour ma Masterclass de la semaine dernière ! Vous étiez nombreux & nombreuses à me rejoindre en ligne, ainsi que mon invitée mystère ! Le replay est d’ailleurs disponible pour vous juste ici. Même si je flippe à chaque fois d’un bug technique, c’est toujours chouette de se retrouver en live afin de pouvoir répondre à vos questions. D’ailleurs, avec Laurence Haurat, on organise une nouvelle Masterclass :
Réservez votre votre 4/12 à 19H30 sur TOUTES LES QUESTIONS QUE VOUS VOUS POSEZ SUR LE GLUCOSE !
🫡Allez, c’est parti ! Enfin, non. J’aimerais vous faire écouter ceci, d’abord. Dites-moi si vous l’avez reconnu :
Let me introduce d’abord le sponsor de cette édition 0 alcool : Osco Drinks !
Cet apéritif sans alcool, made in France, bio et peu sucré remet au gout du jour le verjus du Périgord (jus de raisin cueilli avant maturité), assemblé avec des infusions de plantes, épices et des arômes naturels. Ils ont pour l’instant 2 produits (le 3ème arrive!) : l’Original, mon préféré, qui finit par une petite note amère (cf merci la gentiane) et le Rouge Ardent, plus gourmand, chaud, épicé.
🎁 Bonus : vous avez - 15%* sur tout le shop avec le code en bas du mail !
1️⃣ Pourquoi j’ai arrêté l’alcool?
La raison contextuelle : après ce burn-out à l’été 2023, j’observe que je peine à remonter la pente. Je publie pourtant moins qu’avant. Je ne parle plus des consultations en ligne donc je vois moins de patients. Je me suis demandé : et si c’était l’alcool qui m’empêchait de “revenir” (à mon niveau d’énergie d’avant) ? Les américains disent “it’s holding me back”. La punchline de Léa Salamé fin avril : “ah, vous êtes devenu chiant” à Arthus qui avait arrêté l’alcool, a été le déclencheur. Je me suis dit : “je fais une pause et je documente notre rapport à l’alcool, ça me fera voyager.”
La raison + profonde : y’avait un “petit terrain”. Familial. Un oncle qui a goûté tous les premiers crus de France. Mon grand-père qui m’appris à faire chabrot dès l’âge de 10 ans (rajouter du vin rouge dans un fond de potage ou de soupe, tradition paysanne). Jeu familial : le Grand Gousier : boire, mais sous forme de rite initiatique. Quand on est gamin, on veut être intronisé Grand Gousier, comme notre père, notre oncle etc. Fait la vaisselle à Lacanau-Océan de mes 8 à 12 ans et, avant de laver les verres, siroté la fin du ti punch des adultes. Bref, j’ai clairement manqué de vigilance parentale sur ce sujet !
2️⃣ Avais-je un problème avec l’alcool ?
La question qu’on m’a le + posée, en privé ! “Si c’est pas indiscret, hein”….
Question pas facile. Mais… ici, c’est une safe place. On peut parler !
Je crois que j’étais sur le fil, même si ma conso hebdomadaire était systématiquement dans les recos sanitaires françaises : jusqu’à 10 verres par semaines et des jours où l’on ne boit pas. J’avais l’impression de faire partie de la grande majorité des buveurs invisibles : ceux qui boivent, sans faire l’ouverture au JT.
Première alerte : 2013. En tant que journaliste, j’avais enquêté sur l’alcoolo-dépendance au féminin. Oui, car c’est spécifique : les piliers de bars “femmes” non tolérées dans les PMU, les femmes qui boivent pour se réconforter des paroles/actes violents de leurs conjoints, les mères qui picolent et auxquelles on fait des remarques alors que les pères… bref. y’avait à dire. J’ai interviewé deux addictologues et me suis glissé aux réunions des Alcooliques Anonymes (AA). Grosse claque. Je ne m’étais pas rendu compte à quel point l’alcool pouvait détruire des vies. Hommes. Femmes. Ados. Vieux. Riches. Pauvres. Tous.
En faisant cette enquête, j'ai réalisé que... je cochais plusieurs cases dans "rapport potentiellement problématique à l'alcool", dont : la substance est utilisée comme une gomme à inconfort, comme une béquille. + "quand je ne peux pas boire alors que je veux boire, ça me met en tension".
Par la suite, plusieurs événements pro et perso ont confirmé cette fonction de l’alcool les soirs d’hiver (ou d’été). Par exemple :
-lorsque j’ai traversé des périodes très compliquées en tant que journaliste pigiste (2 magazines qui s’arrêtent en même temps = fini les sous = angoisses = alcool = moins d’angoisses dans la minute!).
-Idem pour “mais qu’est-ce que je fiche là sur cette terre, dans cette vie-là ? Moi qui aspire à une expérience nettement + détachée du matériel, me voilà embringué dans cette course à la réussite comme tout le monde?”, bam. Un verre de vin pour oublier, feindre d’oublier cela. Défier les gravités, s’affranchir des impasses, s’arracher à la pesanteur pour quelques secondes… Quelle substance accessible et légale peut remplir cette fonction ? Après tout, ce partenaire souvent d’accord avec soi prolonge notre état, nous engourdit dès les premières minutes, surfe subtilement sur le spleen. A défaut de solutions, l’anesthesie semble magique.
- la récompense ! “J’ai bien bossé aujourd’hui” / “c’était pas facile comme journée” = j’ai mérité de me détendre ! Combien de fois !
3️⃣ Pourquoi cette abstinence ?
Excellente question ! Ma réponse : par simplicité.
Juin 2023, j’arrête un mois pour la préparation d’un long triathlon. L’alcool affectant la synthèse musculaire et les capacités de récupération, j’avais choisi le 0 alcool pour finir ce triathlon à Annecy. Après celui-ci, j’ai continué un peu car je me sentais mieux.
Cette année, c’est différent.
Evaluer la fréquence de consommation, y penser façon “pas plus de x verres par semaine” + le fait que l’alcool reste une possibilité quand “ça ne va pas” ou pour “accompagner un moment cool” = la possibilité reste ouverte, et c’est de la charge mentale, de la bande passante !
Personnellement, j’ai préféré opter pour le 0 alcool et constater des bénéfices + concrets. D’ailleurs…
4️⃣ Quels effets as-tu constaté ?
Ah, nous y voilà ! Déjà, je n’ai ressenti aucun symptôme de sevrage (fièvre, tremblements, nausées, visions…).
Effets à court terme :
-meilleure digestion (+ courte, - lourde et - de reflux acides);
-rassasiement “+ connecté” = l’alcool peut favoriser le “mode automatique” et “l’impulsivité”. Je me suis souvent arrêté + tôt de manger lors de mes repas.
-sommeil amélioré : l'alcool facilite l’endormissement, mais atténue la qualité du sommeil et entraine + de réveils nocturnes.
- davantage d’énergie le matin : je mets moins de temps à être opérationnel (même si je ne suis pas du matin !) et fini le brouillard mental au réveil.
- le foie + reposé : j’ai gardé une alimentation riche en antioxydants + vitamines du groupe B, indispensables à la détoxication du foie (voir l’édition spéciale sur “le foie gras” : inverser le processus de la NASH).
Effets à moyen terme :
-ma peau ! Les pores de l’épiderme se sont resserrés. Peau + douce, et moins de vaisseaux éclatés de partout.
-+ stable dans mes émotions : ça n’empêche pas d’éprouver des émotions inconfortables, hein ! L’alcool est un anti-dépresseur à court terme, mais un puissant dépresseur à long terme.
-l’apport calorique qui baisse, cf alcool = calories liquides, mine de rien + il peut nous pousser à manger gras et salé. J’en parle dans cet épisode.
Je ne trouve pas de mot pour décrire mon ressenti. Je suis plus connecté à qui se passe à l’intérieur de moi. Une sensation que mon corps n’est pas à la bourre pour digérer/processer la bouffe & les toxines exogènes.
Pour les effets à long terme (système immunitaire, bienfaits cardio…), je n’en sais rien ! On verra bien ! Je n’ai pas insisté dans cette news sur les effets néfastes de l’alcool, vous les connaissez par coeur. Ce n’est pas une boisson neutre pour la santé. En France, l’alcool est impliqué dans 49 000 décès par an et c’est la deuxième cause évitable de mortalité par cancer. Pour ne vous donner qu’un exemple : l’étude britannique Million Women Study (sur + de 28 000 femmes atteintes d’un cancer du sein), suggère que chaque dose de 10 grammes d’alcool (soit un verre) consommée par jour est associée à une augmentation de 12 % du risque de cancer du sein (12 % dès le premier verre, 24 % au deuxième…).
5️⃣ Est-ce que tu t’es senti à l’écart pendant les soirées? Comment tu as géré les réflexions des gens, genre “t’es pas drôle"? La pression sociale ?
Véritable sujet car c’est une des raisons qui font que les gens n’osent pas faire une pause ou reprennent parce qu’ils en ont marre ou ne veulent pas faire de vague ni attirer l’attention en contexte social.
Pourquoi ? Parce que la norme est “boire de l’alcool”.
“Ne pas boire de l’alcool” renvoie aux autres l’image de… gens qui boivent. Le simple fait de faire une pause ou de refuser un verre = je casse la norme que implicite “tout le monde boit”.
Comment j’ai géré ? Je l’ai dit sur les réseaux sociaux & à mes proches. Le fait de l’annoncer aide à poser le cadre, pour soi et pour les autres. Sans se justifier. J’ai bien sûr eu des questions “tu prépares une compétition ? T’avais un problème avec l’alcool?”. Je répondais que ça me faisait juste du bien de faire une pause.
Pour les “oh, c’est dommage, c’est un premier cru, là!”, “y’en aura plus pour les autres”, “t’es pas drôle” = je répondais : “c’est vrai, t’as trop raison. Je ne suis pas drôle. D’ailleurs, je crois que c’est vraiment ce qu’on peut retenir de moi : je ne suis pas drôle ! Je suis même le moins drôle de cette pièce. Je suis tellement pas drôle que même Michel Leeb se marre à mes blagues”. Bref, j’ai surenchéri. Perte d’énergie, mais je ne savais pas comment réagir sur le moment.Avec le recul, ce qui aurait mieux marché : "qu'est-ce que tu cherches à me dire?"
6️⃣ Est-ce que ça te manque ? Qu’est-ce que tu n’as pas apprécié ? Qu’est-ce qui t’a le + aidé?
Le manque ? Ben, pas trop. Je m’étais juré : “Alley, après le Marathon pour Tous, là, je me prends une bière”. Et finalement, je suis arrivé à 2H30 du mat et j’ai juste écouté mon envie. Pas envie ! Plus le temps passe, plus j’observe un déplacement du rapport à la boisson alcoolisée. C’est vraiment “de moins en moins grave” si je ne bois pas. Beaucoup plus détaché. J’adore toujours le vin : les arômes, la complexité, la persistance en bouche, le beau boulot des vignerons et vigneronnes….
Pour tout vous dire, je n’ai pas tranché. Si je rebois de l’alcool un jour, ce sera principalement pour cette raison. Un verre de vin à l’apéro ou avec un plat qui s’y prête, je n’ai pas encore trouvé mieux ! (même si je n’ai pas encore consulté de sobrelier)
Sobrelier : ce terme assez récent s'inspire du mot "sommelier”. Se dit d’une personne spécialisée dans le conseil et la recommandation de boissons non alcoolisées, souvent en tant qu'alternative aux boissons alcoolisées dans des contextes festifs ou gastronomiques.
Qu’est-ce qui t’a le + aidé?
Le respect de mon choix par mon entourage (on verra à Noël, ah ah!) et mon état d’esprit. Après les “30 jours sans”, le challenge 30 posts sur Instagram était fini. Les motivations intrinsèques pour moi : retrouver l’énergie, la clarté d’esprit, mieux récupérer après l’effort, diminuer les risques pour ma santé, et oui, peut être me prouver que finalement, “j’avais pas tant de problèmes que ça avec l’alcool si je suis capable d’arrêter plusieurs mois”.
C’est venu vraiment de moi.
Je me suis senti mieux. J’ai observé que j’étais mieux. Donc, j’ai continué.
Qu’est-ce que tu n’as pas apprécié ?
Dans certains bars et restaurants, l’offre encore trop pauvre pour des softs qui envoient du lourd. Genre, les sodas ou les jus, ça va 3 secondes. Depuis 3 ans, il y a vrai marché qui a explosé, celui des boissons sans alcools : des vins sans alcool, des spiritueux, des infusions, des pétillants sans alcools = parfois, y’en a qui peuvent faire un effort !
7️⃣ Mais est-ce que c’est forcément mal de boire ? Si c’est de temps en temps et que c’est associé à un contexte sympa?
J’avais dit que j’y répondrai, Sylvie ! Ce n’est pas uniquement négatif, pour vous comme pour moi ! Que ce soit pour retirer de l’inconfort après une dure journée (l'évitement émotionnel, sur le court terme, ça a l’air de marcher) ou accompagner un moment de retrouvailles entre ami.e.s, cela peut être bien vécu. Oui.
Ma démarche a été d’essayer de décorréler le recours à l’alcool comme support des émotions désagréables &/ou accompagnement des émotions agréables.
Exemples: comment sont mes fins de journées si je ne bois pas ? Comment est la convivialité si je ne bois pas ? Comment je gère ma tristesse et ma sensation d’être seul.e face à la société “toujours +” ? Comment je fais ? Comme je suis ? En quoi mon expérience de vie est différente ? Est-elle différente, d’ailleurs ?
C’est cela que j’ai voulu observer. Et partager avec vous. J’ai la chance de vous avoir, vous. Vous êtes une communauté super soutenante. ça compte, dans la balance ! Finalement, je me sens plus connecté à mes émotions/sensations. Mais on peut probablement y arriver en continuant à boire ou en faisant des pauses régulières !
Anecdote un peu perso : allez, on creuse. Il y a X années, j’étais allé voir un hypnothérapeute pour cela. Tommy. Cela avait “marché” quelques semaines. Ce que j’avais retenu des consultations, c’était qu’à ce moment, l’alcool servait de masque à la tristesse. En fait, je ne m’autorisais pas à être triste. A ressentir la tristesse. Juste lui donner l’espace d’être, à cette part de tristesse. Et donc, je ne pas cherchais à me réconforter, à connecter une ressource ou partager ce qui me traversait, avec quelqu’un de confiance. Faire ce boulot-là m’a au moins permis de mieux accueillir mes émotions. Et de les gérer autrement qu’avec la nourriture ou l’alcool.
8️⃣ Et la pub, elle n’est pas encadrée ?
Concernant la publicité sur l’alcool, + de 30 ans après la Loi Evin de 1991 censée l’encadrer, on remarque des coups de butoir dans la législation : réautorisation de la publicité sur les panneaux d’affichage (1994), réautorisation de la publicité dans les enceintes sportives (1999), autorisation de la publicité sur internet ‘sauf pour les sites dédiés aux jeunes (2009), et dernier petit coup de canif : une loi de 2015 qui permet de faire la publicité d’une région de production d’alcool sans être soumise à la loi EVIN. Sans oublier en 2021, Audrey Bourrolleau, la déléguée générale de Vins et Société (la branche “communication” du lobby du vin et de l’alcool), devient conseillère agriculture, pêche, forêt et développement rural de notre président. Avec ces intrications, il n’est pas étonnant qu’aucun ministre en exercice ne soutienne le dry january ! Au grand dam des addictologues !
9️⃣ Les recommandations françaises nous protègent-elles ?
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